Les statistiques de la Sécurité Routière parlent d’elles-mêmes : le vélo présente des risques modérés, à condition de ne pas négliger les précautions qui s’imposent. Mais rouler à deux roues ne signifie jamais s’affranchir des règles. Pour éviter que le plaisir de pédaler ne vire à la mauvaise surprise, mieux vaut adopter sans tarder des attitudes qui protègent vraiment. Voici ce qu’il faut retenir pour circuler en toute sérénité.
Respecter le Code de la route
À vélo, comme au volant d’une voiture, même discipline imposée : le Code de la route s’applique à tous, cyclistes compris. Pédaler sur un classique deux-roues ou filer sur un vélo électrique, la règle ne souffre aucune exception. Ville ou campagne, géométrie urbaine ou départementale tortueuse, nul n’échappe à la loi de la chaussée.
Pour garder de bonnes habitudes et circuler sans mauvaises surprises, ces réflexes deviennent vite indispensables :
- S’arrêter au feu rouge, hormis signalisation spécifique donnant le feu vert aux cyclistes ;
 - Respecter le sens de circulation, sauf si la rue prévoit clairement le double sens cyclable ;
 - Laisser les trottoirs et espaces piétonniers à leur usage premier ;
 - Oublier les écouteurs afin de rester concentré sur chaque signal sonore ou visuel autour de soi.
 
L’alcool au guidon réduit considérablement les réflexes. Ce n’est pas un mythe, et les contrôles existent. Sanction, amende forfaitaire, contravention pour téléphone à la main ou écouteurs sur les oreilles : certains oublis coûtent cher, jusqu’à 135 euros. Suffisant pour que quelques instants d’inattention se transforment en sévère rappel à l’ordre.
Privilégier des équipements adaptés
Chaque sortie à vélo, c’est s’exposer, parfois brutalement, à un flot de véhicules autrement protégés. Mieux vaut verrouiller la sécurité, et ça commence avec des freins contrôlés avant de partir. À l’avant comme à l’arrière, des freins en bon état changent tout. Sur route humide, les freins à disque s’avèrent souvent décisifs pour éviter l’accident.
Une lumière blanche éclairant la route, un feu rouge bien visible à l’arrière : la base pour circuler dès que la lumière baisse, sous un tunnel ou dans le trafic du soir. Oublier cet éclairage, c’est s’effacer totalement aux yeux des autres usagers.
Les catadioptres sur rayons et pédales ne servent pas qu’à décorer : ils offrent des points de visibilité en plus. Selon le type de trajet, miser sur d’autres accessoires s’impose, porte-bagages, avertisseur sonore, voire un gilet fluorescent pour ceux qui rentrent tard. C’est parfois ce détail qui dissuade l’automobiliste pressé de raser le cycliste d’un peu trop près.
Pour compléter le tout, des bracelets réfléchissants autour des poignets renforcent la présence du cycliste : un geste simple, adoption immédiate pour ceux qui roulent souvent à l’aube ou après le coucher du soleil. À ne pas négliger non plus, la sonnette doit pouvoir retentir à cinquante mètres. Des piétons inattentifs l’ignorent parfois, mais son rôle dans la prévention des chocs est loin d’être accessoire.
Vigilance face aux véhicules stationnés et angles morts
Circuler le long des voitures garées n’a rien d’anodin. Un conducteur distrait, la portière s’ouvre brusquement : voilà le cycliste désarçonné. Prendre un itinéraire légèrement plus long, ou contourner la zone de stationnement, évite bien des sprints impromptus et réduit le stress du trajet.
Au chapitre des dangers insidieux, les angles morts. Poids lourds, bus, utilitaires : ils embarquent tous des zones où le cycliste devient invisible au conducteur. Un dépassement précipité par la droite, un arrêt trop rapproché du véhicule, et les conséquences peuvent être irréparables. Tenir ses distances, éviter de se laisser happer par le rythme du trafic lourd et se maintenir présent dans la ligne de mire du conducteur s’impose comme la mesure de prévention la plus efficace.
Rester visible, adapter sa vitesse, privilégier la marge de sécurité : ces choix font reculer le risque, en toute simplicité. L’attention de chaque instant constitue le meilleur bouclier face à des tonnes de carrosserie inattentive.
Circuler sur les pistes cyclables
Quand un aménagement cyclable existe, il ne faut surtout pas le négliger. Loin du flux motorisé, ces couloirs dédiés mettent un frein à la cohabitation tendue avec voitures et scooters. Des campagnes entières voient se multiplier ces tracés sécurisés : le gain en sérénité s’impose immédiatement, à condition de les utiliser.
Si la voie cyclable fait défaut, il reste fondamental de se placer correctement : rouler sur la droite, éviter le caniveau pour s’épargner trous et débris qui menacent la stabilité. Un nid-de-poule mal anticipé, une plaque métallique glissante, et la chute ne prévient jamais. Observer le relief, garder l’équilibre, c’est préserver sa route.
Changer quelques habitudes, c’est offrir à chaque trajet une part de sérénité en plus. À vélo, la prudence devance chaque coup de pédale. Peut-être est-ce là, au détour d’un matin clair ou d’une nuit tombante, que se joue la prochaine arrivée sans accroc.

            